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Amis sur la randonnée des 7 chapelles à Val d'Isère en étéAmis sur la randonnée des 7 chapelles à Val d'Isère en été
©Amis sur la randonnée des 7 chapelles à Val d'Isère en été|Yann ALLEGRE

Randonnée des 7 chapelles

Val d’Isère vous invite à découvrir son patrimoine culturel en famille. Balade de trois heures ou petites promenades, le circuit des 7 chapelles s’adapte à vos envies : du cœur du village, c’est vous qui choisissez votre itinéraire et découvrez Val d’Isère par l’histoire de ses chapelles.

Circuit des 7 chapelles Mélange d'histoire et de découverte

Dénommé « La Val de Tignes » jusqu’à la fin du XIXe siècle, Val d’Isère jadis, aurait offert aux visiteurs, un territoire jalonné de signes religieux : des croix aux intersections et sur les sommets, des oratoires en bordure de chemins, des chapelles dans les différents hameaux. En vous baladant aujourd’hui et avec un peu de vigilance, vous surprendrez encore sur des linteaux de porte, ou parfois dans un potager une de ces marques. Pourtant bon nombre ont disparu. Ainsi au fil du temps se sont effacées du paysage avalin dix chapelles.

Expliquer la disparition de ces dix chapelles n’est pas chose aisée. Si les colères de la montagne peuvent être évoquées comme l’avalanche, ou la crue soudaine de l’Isère qui inonde le village, pour la plupart d’entre elles (souvent des propriétés privées), le manque de revenus donc d’entretien, assorti de la désaffection de ces lieux habités excentrés, sont responsables de leur disparition.

Hier, la communauté, dans l’adversité (avalanche, mauvaise récolte, orages, épidémie passage des armées, souffrances de tout ordre) n’avait qu’une seule ressource : implorer l’intervention divine. Son espace de vie sera sacralisé et jalonné de signes religieux, nombreux seront les Saints Intercesseurs à intervenir : intermédiaires entre Dieu et les Hommes. Hormis La Vierge, à chacun d’entre eux est attribuée une mission particulière : à Saint Roch et à Saint Sébastien de nous garder ou guérir de la peste ; à Saint Guérin la protection du bétail et des troupeaux ; à Saint André de nous protéger des éboulements et glissements de terrain, etc.

La fondation de la plupart de nos chapelles encore existantes ou disparues, semble antérieure aux premières tournées pastorales du début du XVIIe siècle (1633) qui les mentionnent. Ces tournées pastorales correspondent à la mise en place de la Contre Réforme issue du Concile de Trente (1545-1563) sur notre territoire. Malgré la disparition de certaines de ces chapelles, aujourd’hui, en empruntant le sentier qui vous emmène sur le « Tour du village », vous approcherez celles qui nous restent. À travers leur découverte, nous essaierons de retrouver le fil ténu qui nous relie à l’histoire de cette ancienne communauté tout en offrant des clés pour mieux comprendre notre paysage actuel.

Les 7 chapelles

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Chapelle Saint-Jean-des-Prés

La croix de mission en mélèze, érigée en 1847 vous fera repérer la chapelle Saint Jean. Jadis, sa face arrière offrait un éperon maçonné (ouvrage de protection contre l’avalanche qui pouvait descendre de Solaise par la Combe Martin). Une avalanche touchant l’éperon se divisait, était ralentie et perdait de sa force destructrice. Cette chapelle construite à quelques 300 m au sud de l’église avait pour mission de protéger le village et ses habitants de l’avalanche.

En 1790, quatre messes, payées 12 sols chacune, étaient célébrées par an. Elles étaient financées par un avalin émigré, marchand à Parme : Amédée Thovex. C’est à la Saint Innocent (21 juillet) encore, deuxième patron de l’église de Val, que se déroulait une procession qui partait de l’église avec la châsse reliquaire. La châsse juchée sur les épaules des confrères, bannières, consœurs couvertes d’un voile blanc, curés et clercs suivis des fidèles formaient ce long cortège qui prenait la route du Laisinant. Dès la sortie du village, le cortège tournait vers le Rogoney pour revenir vers la chapelle Saint Jean où se déroulait une bénédiction puis rentrait au village : c’était un jour de fête !

Qui était Saint Jean ?

Figure emblématique du nouveau testament, présent dans de nombreuses scènes, Saint Jean, disciple bien aimé du Christ est toujours représenté dans l’iconographie de l’Église d’Occident sous des traits juvéniles.

Chapelle Notre-Dame-des-Neiges du Joseray

La chapelle Notre-Dame-des-Neiges du Joseray domine la vallée du Manchet. Mentionnée dès 1633, d’abord sous le vocable de Saint Michel puis en 1790 sous celui de Notre Dame de la Compassion, elle est aujourd’hui Notre-Dame-des-Neiges. Dans nos montagnes, chaque fois que la Vierge ou Notre-Dame est qualifiée « des neiges », elle a pour mission de protéger de la neige soit d’écarter les avalanches. Ici, élevée sur son rocher qui fait office de tourne, Notre Dame veille sur les habitations à ses pieds !

Le 5 août, la fête de Notre-Dame-des-Neiges, se déroulait une messe dans la chapelle, précédée d’une procession. En mai, la procession du Joseray mettait fin aux Rogations : les Rogations ont pour but d’attirer l’attention divine sur les champs et les récoltes, de les protéger des caprices météorologiques et des insectes. Le cinquième dimanche après Pâques était celui des Rogations qui allait permettre de réaliser le « Grand Tour » : lundi au Fornet, mardi à la Daille. Le mercredi, troisième et dernier des 3 jours de Rogations, la procession quittait l’église tandis que le clerc sonnait les cloches jusqu’à ce que le cortège arrive au Joseray. À chaque croix ou croisée de chemins, la procession s’arrêtait et le curé bénissait les champs. Dans la niche aujourd’hui vide, au-dessus de la porte d’entrée, se trouvait une statue de Saint Michel qui a été volée.

La première titulature de cette chapelle était celle de Saint Michel Archange. Les chapelles ou églises dédiées à Saint Michel offrent toujours les mêmes caractéristiques : on les voit de loin car érigées sur un éperon rocheux ou monticule, elles dominent le paysage et rappellent aux humbles créatures qu’à l’heure du trépas, leurs actions seront jugées ! Selon Arnold Von Gennep, Saint Michel était invoqué en Savoie par les bergers et comme protecteur des voyageurs. En de nombreux lieux, à la Saint Michel, les troupeaux quittaient les alpages : c’était la date de la « démontagnée ». La Saint Michel était également une date juridique importante dès le haut Moyen Âge : paiement, renouvellement de contrats. « Dans un grand nombre de communes, c’est à la Saint Michel qu’on payait les services au curé ». Cette chapelle est la plus vaste des chapelles rurales de Val d’Isère et présente une longue nef avec une voûte en berceau terminée par une abside à fond plat sans décoration.

Chapelle Saint-Germain de La Daille

On remarque ici, son clocheton pourvu d’une cloche et le développement des murs gouttereaux qui supporte une avancée de toit. Abri improvisé, il protège le passant du vent ou de la pluie. Dans la niche au-dessus de la porte d’entrée : un saint Germain ! Cette chapelle est récente puisqu’elle fut bâtie en 1939 sur un terrain donné en 1936 par Clotilde Boch (née André) et bénie par l’évêque le 31 juillet : fête du Saint Patron.

Qui est Saint-Germain ?

Selon la légende, il aurait détruit les bêtes sauvages et arrêté les avalanches qui ravageaient la région de Séez. D’après Arnold Van Gennep « il est regardé dans nos pays comme le patron des voyageurs ». Un tel patron à La Daille avait toute raison d’être. On peut penser qu’hier, avant de s’engager dans les redoutables gorges du glaçon, (celles de La Daille) le voyageur devait faire une dernière dévotion à Saint-Germain en se mettant sous sa protection.

Chapelle Saint-Antoine du Crêt

La première chapelle Saint-Antoine, signalée dès 1633, se trouvait au pied du rocher, près de la route. Si l’évêque, en 1633, avait demandé de la pourvoir en « pierre sacrée, croix et chandeliers » et de veiller à son entretien, sa consigne n’a pas été vraiment suivie au fil du temps puisqu’en 1829, l’évêque en interdit l’accès ! Peu de temps après, une avalanche descend de Bellevarde et balaye la chapelle ! Dès 1854, une nouvelle chapelle est reconstruite. Trois frères originaires de la ferme voisine : Dominique, Jean-Joseph et Joseph-Maurice Moris (ces 2 derniers sont alors curés) donnent le terrain et financent l’édifice. Joseph-Maurice amène de Peisey où il est curé, 2 maîtres maçons et un Val Sésian : Jean-Baptiste Scarafiotti. Sur une poutre, une date 1640 et des initiales MG : pour Maurice Guiller en souvenir de l’ancien édifice.

Attention la chapelle est située dans une propriété privée.

Qui est Saint-Antoine ?

Plus souvent appelé « Saint-Antoine Abbé » de l’araméen « abbas » qui veut dire «Père » car il est considéré comme le « père » des moines. Saint-Antoine était un saint guérisseur qu’on invoquait contre le « mal des Ardents », la peste, la gale, les maladies vénériennes mais aussi pour soigner les animaux : porcs et chevaux ! Il est aussi le patron des charcutiers. À Val, le jour de la Saint-Antoine, le 17 janvier, avait lieu une bénédiction des chevaux et du sel.

Chapelle Saint-Roch Sur la place de l'église

Sur la place de l’église, se dresse la chapelle Saint-Roch. Les niches abritent Saint-Roch, Jeanne d’arc et le curé d’Ars (les anciennes statues ont été volées).

Cette chapelle est mentionnée lors de la tournée pastorale de 1633. En 1790, un certain Boch avocat à Turin, fait une donation pour que soient célébrées 51 messes par an, soit une chaque vendredi. Cette chapelle est encore utilisée de nos jours comme chapelle ardente. Pendant très longtemps, le bief qui amenait l’eau au moulin contigu passait juste devant la chapelle ! On peut encore voir une meule dressée sur le côté.

Qui était Saint-Roch ?

Saint-Roch est fêté le 16 août. C’est un ermite qui passe son temps en pèlerinages. Souvent associé à Saint Sébastien, Saint-Roch est un saint antipesteux. La diffusion de son culte en Savoie se fait à partir du milieu du XVe siècle. Il se répandra rapidement au cours des XVIe et XVIIe siècles, pour disparaître presque totalement au cours du XVIIIe siècle.

La peste était une terrible maladie. Ses pandémies ont fait des ravages parmi les populations. Le bacille de Yersin vecteur de la maladie n’a été identifié qu’au XIXe siècle. Le rat était porteur du bacille et la puce, en passant du rat à l’homme, le contaminait. Dans nos communautés de montagnes où sont légion, les colporteurs, muletiers, marchands et contrebandiers… Rien de surprenant à ce que la maladie ait touché régulièrement la communauté. Une puce porteuse du bacille qui sautait dans un revers de manteau et la maladie était là.

Chapelle Saint-Barthélemy du Laisinant

Bâti avant 1633, lors d’une tournée pastorale, l’évêque ordonne aux habitants de prendre soin de l’édifice en le fermant pour éviter que les animaux divaguent à l’intérieur ! Grâce aux revenus d’un pré situé derrière la chapelle, Anne-Marie Guiller va fonder une messe le jour de la fête du saint patron. Dans la chapelle se trouvait un tableau de la Vierge et l’enfant qui après restauration a été placé sur le mur de l’épître dans le chœur de l’église. On découvre Saint-Barthélemy avec son couteau arqué, en second plan à droite de la Vierge allaitante.

Qui était Saint-Barthélemy ?

Saint-Barthélemy, patron des bouchers, des tanneurs et des relieurs, mais également vénéré par les éleveurs, est fêté le 24 août. Dans l’iconographie, Barthélemy porte la dépouille de sa propre peau parce qu’il fut écorché vif. Quelquefois, il tient en main le grand couteau qui servit à ce supplice. D’après Arnold Van Gennep, « Saint-Barthélemy est dans tous les diocèses de Savoie un saint ancien ».

Chapelle Sainte-Marie-Madeleine du Fornet

Au Fornet, les chapelles ont la bougeotte… La faute aux avalanches. Au total, il y eut quatre chapelles, toujours sous le vocable Sainte-Marie-Madeleine. Le premier édifice fut construit entre 1600 et 1630 à proximité de la forêt des mélèzes afin de protéger le village des avalanches. La chapelle actuelle fut construite en 1890. Aux frais de Joachim Bonnevie. Au-dessus de la porte d’entrée, dans la niche vous apercevez la statuette de la Sainte Patronne. Celle-ci a été sculptée récemment, l’original fut volé dans les années 80, comme bon nombre d’objet religieux. Jusque dans les années 1990, le jour de la Sainte-Marie-Madeleine, le curé venait bénir les maisons, cela se terminait par une messe dans la chapelle en présence des fornellains.

Qui était Marie-Madeleine ?

Selon le Nouveau Testament, elle a été délivrée de sept démons par Jésus. Elle devint une de ses disciples, peut-être la plus importante. Elle fut le premier témoin de la Résurrection de Jésus, ce qui lui donne une importance considérable. Elle est également la femme la plus présente du Nouveau Testament. Marie-Madeleine pleure, elle n’a pas compris les paroles des anges, c’est tellement inimaginable. C’est alors que le Christ lui apparaît et parle avec elle. Il lui dit qu’il va retourner auprès de Dieu et qu’il faut qu’elle le dise aux autres disciples. Fête le 22 juillet.

 

Pourquoi Marie-Madeleine au Fornet ?

Cet endroit précisément, l’eau s’écoule au fond de la gorge. Il aurait été difficile d’accéder à l’Isère en cas d’incendie. On comptait sur les larmes de Marie-Madeleine pour éteindre le feu.

Les autres Lieux de culte à Val d'Isère

Église Saint-Bernard-de-Menthon

Inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, l’église Saint-Bernard de Menthon livre le témoignage de plusieurs siècles de construction.

Elle est construite à l’emplacement d’une grande chapelle romane, assez difficile à dater en raison de manque de sources historiques. À l’observation du bâti, on situe ce premier édifice autour du XIe siècle. Ses dernières traces sont l’arc de chœur et les petites fenêtres obturées sur les murs latéraux visibles depuis l’extérieur.

Avant la construction de l’église proprement dite, Val d’Isère dépendait de la paroisse de Tignes, ce qui contraignait les Avalins à braver les dangereuses gorges de la Daille pour assister aux offices. En 1531, les habitants de Val d’Isère obtiennent le privilège de bâtir leur propre église avec fonds baptismaux, clocher et cimetière.

On ne sait pas exactement quand les travaux de transformation ont commencé mais ils devaient probablement être terminés en 1664, date de construction de la tour du beffroi adjacente. Lors de ces travaux, l’ancienne chapelle est agrandie pour prendre la forme de l’église actuelle. Le chœur est agrandi et surélevé d’un escalier, abandonnant une structure en « cul de four » pour adopter une forme quadrangulaire. Les anciennes fenêtres sont obturées et les grandes ouvertures en demi-lunes sont creusées. Bien qu’édifiée aux XVIe et XVIIe siècles, l’église présente une enveloppe extérieure très sobre et minérale, à l’image de l’architecture vernaculaire de la vallée tarine.

À l’intérieur, un vaste programme de décoration est réalisé au XVIIe siècle dans un style baroque. Dans le contexte de la Contre-Réforme et des décrets du Concile de Trente, l’Église catholique soutient la diffusion de l’art baroque. Ce style de propagande donne une dimension émotionnelle à l’art religieux qui devient un véritable outil de communication. Il se distingue par un foisonnement décoratif, une tension émotionnelle très forte et l’utilisation simultanée des couleurs primaires, le rouge, le jaune et le bleu.

Chapelle Sainte-Lucie

La chapelle Sainte-Lucie et le chalet attenant constituent les derniers témoignages de l’existence des Branges. Ce hameau fait face au Fornet d’Aval, situé de l’autre côté de l’Isère, dont il ne subsiste que quelques ruines encore visibles. Situés sur des zones critiques, ces deux hameaux ont considérablement souffert des avalanches. Ces dommages témoignent de la maitrise progressive et empirique des dangers naturels que des dizaines de générations d’Avalin ont construit à travers les siècles.

Aux Branges, la chapelle est dédiée à Lucie, sainte vierge et martyre. Du latin « lux » qui signifie « la lumière », son prénom évoque l’éclat de la virginité. Dénoncée par son époux en tant que chrétienne, elle est conduite de force dans une maison close, la légende raconte qu’elle s’arrache les yeux en guise de protestation et les fait apporter à son époux. Condamnée à être violée, une intervention divine l’aurait enveloppée d’un halo lumineux, la protégeant de ses assaillants.

Découvrez le village de Val d'Isère en été

Val d’Isère tient à garder son esprit authentique et pionnier et à vous faire vivre la vraie expérience de la montagne.

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